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La délégation allemande à son arrivée à Brest-Litovsk

La délégation allemande à son arrivée à Brest-Litovsk

La délégation bolchevique à son arrivée à Brest-Litovsk

La délégation bolchevique à son arrivée à Brest-Litovsk

La délégation allemande à son arrivée à Brest-Litovsk

La délégation allemande à son arrivée à Brest-Litovsk

Auteur : ANONYME

Date de création : 1917

Date représentée : 1917

Le maréchal von Eichhorn et, à sa gauche, le général Von Bredow.

Domaine : Photographies

© Tous droits réservés

La paix de Brest-Litovsk

Date de publication : Janvier 2005

Auteur : Jean-Louis PANNE

Située sur le Bug, Brest-Litovsk a été choisie comme lieu de négociations entre l’Allemagne impériale et le pouvoir bolchevique. Les délégations négocient d’abord une suspension des hostilités qui prend effet le 7 décembre 1917 et s’étend jusqu’au 17. La délégation bolchevique disparaît pour ne réapparaître que le 12 et signer l’armistice le 17. Les pourparlers de paix s’engagent le 22.
Le traité de paix concrétise un rapport de force défavorable aux bolcheviks. A une « paix démocratique » sans annexion ni indemnités, Lénine avait d’abord posé comme alternative la guerre révolutionnaire dont, en réalité, les bolcheviks n’ont pas les moyens. Espérant une révolution en Occident, ils tentent de gagner du temps et lancent, sans succès, de multiples appels au prolétariat international. Ils perdent le contrôle de l’Ukraine, qui proclame son indépendance le 26 janvier 1918. Les pourparlers sont suspendus le 10 février. Devant l’ultimatum des Allemands, qui annoncent le 17 février la fin de l’armistice pour le lendemain, Lénine est contraint d’accepter une « paix infâme », provoquant une opposition au sein même de son parti où il se trouve minoritaire. Nicolas Boukharine, Karl Radek, Félix Dzerjinski (le patron de la toute nouvelle Tchéka, chargé de la Terreur) et bien d’autres se dressent contre lui. Il est soutenu par Staline tandis que Trotski prend une position intermédiaire consistant à ne signer aucun traité sans pour autant faire la guerre et démobiliser. Dans un premier temps, la proposition de Trotski reçoit l’aval du Comité central du parti bolchevique par 9 voix contre 7. Mais conscient du danger que représente cette sorte de « quitte ou double » pour le régime bolchevique lui-même, Lénine poursuit, avec obstination, le combat politique alors que Petrograd est bientôt menacé par l’avance des troupes allemandes. « Si vous ne signez pas, vous signerez la condamnation à mort du pouvoir soviétique dans trois semaines », déclare-t-il. Lors d’un troisième vote, il l’emporte mais la crise n’est pas close : Trotski démissionne du Conseil des commissaires du peuple, Lénine menace de quitter le Comité central du parti.

La première photographie montre le maréchal von Eichhorn et, à sa gauche, le général Von Bredow à leur arrivée à Brest-Litovsk. Ce sont donc des militaires qui négocient une paix qui doit permettre à l’armée allemande de concentrer ses forces sur le front occidental face aux Français et aux Britanniques. Côté bolchevique, ce sont des civils qui représentent le nouveau pouvoir encore si fragile : Adolphe Ioffé, ancien président du Comité militaire révolutionnaire, coiffé d’une toque de fourrure, et, devant lui, un personnage à l’identité incertaine, peut-être Lev Kamenev, ce qui permettrait de dater le document de la fin de décembre 1917.

Devant l’offensive des Allemands, Lénine a fait le choix de « céder de l’espace pour gagner du temps », selon la formule de Karl Radek. La Pologne, la Finlande, les États baltes et la Biélorussie passent d’une occupation allemande de fait à une occupation reconnue ; la Géorgie gagne son indépendance ; les bolcheviks s’engagent à verser des réparations. On estime que ce traité fait perdre la Russie 27 % de son territoire, 26 % de sa population ainsi que le tiers de sa production de blé. La délégation bolchevique arrive à Brest-Litovsk le 28 février. Entamées dès le 1er mars, les négociations s’achèvent le 3 par la signature du traité ; il sera ratifié par le Congrès des soviets le 16 et le Reichstag le 22. Le traité devient caduc avec la défaite de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie un peu plus de huit mois plus tard.
Paradoxalement ces négociations inauguraient les relations politiques et diplomatiques que les bolcheviks et l’Allemagne allaient développer à l’occasion de la conférence de Gênes (1922) - les deux grands pays vaincus s’alliant face aux vainqueurs...

Pierre VALLAUD, 14-18, la Première Guerre mondiale, tomes I et II, Paris, Fayard, 2004.Marc FERROLa Révolution russe d’octobre 1917Paris, Albin Michel, collection « Bibliothèque de l’évolution de l’humanité », 1997.Malia MARTINComprendre la révolution russeParis, Seuil.Richard PIPESLa Révolution russetraduit de l’américain sous la direction de Jean-Mathieu LUCCIONI, Paris, Presses universitaires de France, 1993.

Jean-Louis PANNE, « La paix de Brest-Litovsk », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 13/12/2024. URL : https://histoire-image.org/etudes/paix-brest-litovsk

Anonyme (non vérifié)

Le sujet n'aborde pas l'autre traité de Brest-Litovsk entre les Puissances centrale et l'Ukraine cf. mon blog http://histoirespolonaises.blogspot.fr/2014/

mer 02/08/2017 - 16:40 Permalien

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