La fête de la Fédération.
Auteur : MONNET Charles
Lieu de conservation : Bibliothèque nationale de France (BnF, Paris)
site web
Date de création : 1790
Date représentée : 14 juillet 1790
gravé par Helman ; Eau-forte de A.J. Duclos
Domaine : Estampes-Gravures
© Cliché Bibliothèque Nationale de France
RCA10920
La fête de la Fédération
Date de publication : Janvier 2006
Auteur : Mona OZOUF
La fête de la Fédération
La fête de la Fédération
La genèse de la fête
Il s’agit de la fête la plus célèbre de la Révolution française. Fête emblématique, au point qu’aujourd’hui encore notre fête nationale réunit en elle deux adversaires : la prise de la Bastille, le 14 juillet 1789, et la Fédération du 14 juillet 1790. L’intention primitive de la fête n’était pourtant pas celle d’une célébration unanime. L’idée était née en province, dans cet hiver 1790 où les alliances défensives, hantées par les souvenirs de la Grande Peur, n’avaient cessé de se nouer entre les gardes nationales et l’armée tout entière. Des fêtes locales et toutes militaires scellaient ces pactes. Paris s’inquiète alors de l’agitation qui risque de gagner les troupes régulières et choisit de la contrôler en convoquant dans la capitale, pour le 14 juillet, les députations provinciales. Mais le caractère conservateur d’une fête destinée à garantir l’ordre est vite débordé par l’enthousiasme collectif d’où la Fédération tire son prestige légendaire.
La procession du Champ-de-Mars
Monnet et Hellman ont souhaité rendre le caractère grandiose de la scène La gravure représente le Champ-de-Mars creusé en forme d’ellipse, tel qu’on pouvait le contempler de la loge qui abritait l’Assemblée nationale. La vue s’étend au nord vers les collines de Passy et vers l’arc de triomphe dessiné par Cellerier. Au centre, on aperçoit l’autel de la patrie, volontairement privé de dais, pour ne pas séparer l’Etre suprême de ses adorateurs. On croit y distinguer les robes blanches des prêtres – ils étaient 300 –, mais cette incertitude même traduit un des caractères de la fête : l’immense lieu théâtral du Champ-de-Mars ne permettait pas aux spectateurs de bien suivre ce qui se passait sur l’autel de la patrie.
Les graveurs ont soigneusement distingué le défilé des troupes régulières – 50 000 hommes avec leurs drapeaux – et celui des gardes départementales, reconnaissables à leurs 83 bannières de taffetas blanc, ornées de feuilles de chêne et portant au centre le nom du département. Dans le rendu minutieux de l’événement, seul le ciel a fait l’objet d’un traitement approximatif : Monnet et Hellman n’ont voulu retenir ni les nuages noirs ni la pluie qui avait continûment noyé le cortège.
La scène est saisie au moment de la prononciation du serment, saluée par les canons dont on voit la fumée derrière l’arc de triomphe et par la forêt des bras levés. Un premier plan permet aux graveurs de corriger l’aspect officiel, ordonné, militaire et masculin du cortège : amoureux enlacés, grandes sœurs qui enseignent à leur petit frère le geste du serment, femmes enfin (elles n’avaient pas obtenu du Comité de Constitution le droit de figurer dans le cortège), panier au bras. A cette gracieuse guirlande de premier plan est confiée toute la spontanéité de la fête.
L’histoire et la légende
L’œuvre, en dépit de son caractère appliqué, restitue ce qui a fait la fortune historiographique de la fête de la Fédération : d’abord le spectacle grandiose du cirque, installé dans ce Champ-de-Mars où Michelet a vu le vrai legs de la Révolution à l’urbanisme parisien. Puis l’unanimité, au moins rêvée : pas un aristocrate indigné ou simplement boudeur parmi les participants. Enfin la simultanéité des serments, article si indispensable à la liesse qu’il fallut le prononcer « à l’heure de midi, de concert et au même instant par tous les habitants et dans toutes les partis du royaume ». Immensité, unanimité, simultanéité : ce sont bien là les traits qui, malgré la monotonie de cette interminable procession trempée, ont marqué durablement l’imaginaire de la Fédération.
Marie-Louise BIVERT Fêtes révolutionnaires à Paris Paris, PUF, 1979.
Maurice LAMBERT Les Fédérations en Franche-Comté et la fête de la Fédération du 14 juillet 1790 Paris, Perrin, 1890.
Mona OZOUF La Fête révolutionnaire Paris, Gallimard, 1976.
Mona OZOUF, « La fête de la Fédération », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 24/11/2024. URL : https://histoire-image.org/etudes/fete-federation
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jean-yves
on remarque une très belle arche dans le fond du tableau
lulu
très très beau monument bravo Claude Monet
juju
euh...
Lulu tu as tout faut c'est Charles Monet et non Claude Monnet et Monnet prend deux n pas qu'un
THEUTHEU
non c'est Claude Monet et Charles Monnet
jean-daniel
mais non les mecs...C'est juste Charles MONNET c'est marqué en haut.
Bises,@+
psohou4 || commentaire
Tres belle oeuvre on remarque une tres belle arche dans le coin
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