La Garde nationale de Paris part pour l'armée. Septembre 1792.

La Garde nationale de Paris part pour l'armée. Septembre 1792.

Date de création : 1836

Date représentée : septembre 1792

H. : 189 cm

L. : 76 cm

Commandé pour Versailles en 1833 Huile sur toile

© Photo RMN - Grand Palais

http://www.photo.rmn.fr

81EE204 / MV 2333

1792, la Nation en arme

Date de publication : Mars 2016

Auteur : Robert FOHR et Pascal TORRÈS

Le 11 juillet 1792, face aux défaites militaires et aux menaces d’invasion (des Prussiens du duc de Brunswick et des émigrés du prince de Condé), l’assemblée législative déclare « la Patrie en danger » et la levée de 50 000 volontaires parmi les gardes nationales.

À la fin de l’été, la situation militaire devient dramatique. Longwy capitule le 23 août devant les Prussiens, Verdun se rend. Le 26 août, l’assemblée approuve alors, sur la proposition de Danton, une nouvelle levée de 30 000 hommes.

Cette composition représente une scène d’enrôlement qui eut lieu à Paris sur le pont Neuf. La topographie du site est reprise d’une gravure de Berthault d’après Prieur. On aperçoit, à l’emplacement de la statue d’Henri IV retirée par la Révolution, un étendard tricolore brandi sur le piédestal vide.

À cheval, saluant la foule, apparaît Jérôme Pétion de Villeneuve, maire de Paris. Ce dernier est un symbole pour les sans-culottes, ayant demandé la déchéance du roi et laissé se dérouler la prise des Tuileries le 10 août. Parmi les autres patriotes reconnaissables sur la composition, on notera au premier plan Nicolas Joseph Maison, futur maréchal de France, Paul-Charles-François Thiébault, futur lieutenant général, et Jean-Baptiste Claude Odiot, lieutenant des grenadiers. Sur le rebord du quai, à droite, levant son chapeau, figure Théroigne de Méricourt, une des figures féminines de la Révolution.

Les femmes, au premier plan, offrent des rameaux d’olivier, baisent leurs enfants, s’attristent du départ des partisans. L’ambiance générale de la composition célèbre l’enthousiasme de ces volontaires qui contribuèrent aux victoires de Valmy et de Jemmapes.

Dans cette évocation rétrospective du départ des volontaires, Léon Cogniet oriente le mythe unificateur de la Révolution vers une représentation où l’esprit romantique tend à individualiser les personnages. Commandé en 1833 pour les Galeries historiques du Versailles de Louis-Philippe, ce tableau se devait de célébrer, sous la monarchie de Juillet, le souvenir de l’unité de la Nation afin de donner au thème de la réconciliation nationale, cher à Louis-Philippe, tout son sens historique.

Certes, le départ des volontaires devait recouvrir une signification de premier ordre pour les contemporains de Louis-Philippe : aux côtés des victoires de Louis XIV et de Napoléon, cette évocation de la Nation que consacrait la salle de 1792 du Musée historique de Versailles attirait l’attention des spectateurs sur le fait que le régime de Louis-Philippe se prétendait lui aussi, à l’image de la République née de la destruction de l’Ancien Régime, directement issu de la volonté populaire. Louis-Philippe n’était-il pas le « roi des Français » ?

François FURET, Mona OZOUF, Dictionnaire critique de la Révolution française, Paris, Flammarion, 1988, rééd., coll. « Champs », 1992.

Robert FOHR et Pascal TORRÈS, « 1792, la Nation en arme », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 03/06/2023. URL : histoire-image.org/etudes/1792-nation-arme

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