Episode de la Retraite de Russie.
Le Maréchal Ney à la redoute de Kovno.
Episode de la Retraite de Russie.
Auteur : RAFFET Denis-Auguste-Marie
Lieu de conservation : musée du Louvre (Paris)
site web
Date de création : 1856
Date représentée : 1812
H. : 65 cm
L. : 81 cm
huile sur toile
Domaine : Peintures
© RMN - Grand Palais (musée du Louvre) / image RMN-GP
RF 2329 - 74-000934
La Campagne de Russie, 1812
Date de publication : Mars 2016
Auteur : Nathalie de LA PERRIÈRE-ALFSEN
Au printemps 1812 Napoléon rassemble une armée de 600 000 hommes, dont la moitié provient des pays vassaux, appelée l’armée des vingt nations par les Russes. Le Niémen est franchi le 24 juin. Napoléon tente d’encercler les deux armées russes mais elles se dérobent en faisant le vide devant la Grande Armée par la tactique de la terre brûlée. Après deux mois de marches épuisantes, l’Empereur arrive près de Moscou sans avoir obtenu de succès décisif ; en revanche, les maladies et surtout les désertions lui ont enlevé plus de 150 000 hommes et il a perdu la plus grande partie de ses chevaux. Après des combats d’un acharnement inouï au cours desquels 50 000 Russes et 30 000 Français périssent, Napoléon entre dans Moscou dont les ressources sont presque aussitôt anéanties par un gigantesque incendie. Après un mois d’hésitation il décide de repartir, le 19 octobre 1812. Mais il est trop tard : l’hiver, d’une rigueur exceptionnelle, est déjà là. La retraite se transforme en véritable désastre. Les soldats arrivent à forcer le passage de la Bérézina fin novembre, mais 100 000 hommes seulement parviennent à rentrer.
L’Episode de la retraite de Russie représente une campagne hivernale sinistre ; une trouée de lumière y met en valeur un groupe d’hommes à cheval.
L’Empereur, vêtu d’une pelisse blanche, suivi de quelques officiers, chevauche sous la neige. Au premier plan, à droite, chargés de lancer des projectiles, les grenadiers. A gauche, des soldats de cavalerie, les cuirassiers. Hommes et bêtes sont courbés dans leur effort pour avancer dans les neiges boueuses. Les visages sont quasiment masqués, indiscernables. L’atmosphère est fantomatique. Dans le coin gauche du tableau un vol d’oiseaux noirs reprend le symbole classique de la désolation.
Au moment de la retraite, le maréchal Ney commande l’arrière-garde. On le voit dans le second tableau, Le Maréchal Ney à la redoute de Kovno, s’adresser à des soldats visiblement épuisés et frigorifiés. Il a la posture du chef qui indique le combat et s’expose en avant de ses troupes. Son geste du bras indique l’ennemi qui apparaît à droite en contrebas. Fusils à baïonnette à la main, ses hommes s’apprêtent à réagir. L’un d’entre eux s’est déjà agenouillé, fusil à l’épaule, il vise. Le maréchal tient à la main gauche non pas un bâton de commandement, mais un fusil, tel un simple fantassin, prêt pour l’assaut. Dans cette attitude il illustre une fois de plus son surnom de « Brave des braves ». Aussi son exécution en 1815, suite à son ralliement à l’Empereur durant les Cent-Jours, suscitera-t-elle une vive émotion. On peut aujourd’hui encore admirer sa statue exécutée par Rude (1853), place de l’Observatoire à Paris. Raffet reprenait parfois en peinture des illustrations exécutées pour des livres. C’est le cas de ce tableau dont l’illustration est tirée de l’Histoire de Napoléon de Norvins, publiée en 1839.
Ces œuvres retracent une campagne catastrophique et illustrent la fin d’un rêve. Peintre-illustrateur, Raffet s’attache à retranscrire le drame de la débâcle dans un contexte réaliste. Il sait exprimer la souffrance des hommes avec sincérité. Tout en préservant l’exactitude matérielle, ses tableaux en forme de leçon d’histoire captent deux fois l’attention, une première fois par l’élan du drame, une seconde fois par la retranscription. Cette association entre le lyrisme des situations guerrières et le réalisme des scènes le rapproche d’un écrivain comme Balzac. Son goût de l’exploration et de l’histoire le fera voyager dans toute l’Europe continentale. Ainsi, Raffet collectionnera de véritables annales en images qui témoignent de sa proximité avec le peuple et ses souffrances.
Juan-Carlos CARMIGNANI et Jean TRANIÉ Napoléon, 1812 : la campagne de Russie Paris, Pygmalion-G.Watelet, 1997.
Gunther ROTHENBERG Atlas des guerres napoléoniennes 1796-1815 Paris, Autrement, 2000.
Collectif Raffet 1804-1860 Catalogue de l'exposition bibliothèque Marmottan/musée de Grenoble, Paris-Grenoble, Herscher-musée de Grenoble, 1999.
Nathalie de LA PERRIÈRE-ALFSEN, « La Campagne de Russie, 1812 », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 15/12/2024. URL : https://histoire-image.org/etudes/campagne-russie-1812
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Lasse
Bon soir,
malheureusement il y a une faute dans le texte ci-dessus sous la rubrique Commentaires. À la deuxième ligne vous écrivez Charles IX Roi de Suède, tandis que à la réalité c'est Charles XII qui a combattu à Poltava.
Cordialement
Lars Wiklund
Suède
Raifort
J'avais également remarqué que Charles IX n'était pas le bon. Il s'agissait en effet de Charles XII allié à Mazeppa, hetman des cosaques, contre Pierre 1er dit le Grand à la bataille de Poltava (et non pas Poltlava). C'est le tsar russe qui fut vainqueur.
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