Aller au contenu principal
Plan général du Mont-Saint-Michel.

Plan général du Mont-Saint-Michel.

Détails du cloître.

Détails du cloître.

Plan général du Mont-Saint-Michel.

Plan général du Mont-Saint-Michel.

Date de création : 1874

Date représentée :

H. : 44 cm

L. : 32,8 cm

dessin sur papier

Domaine : Cartographie

© Conseil général de la Manche, archives départementales

http://archives.manche.fr

La restauration du Mont-Saint-Michel

Date de publication : Octobre 2013

Auteur : Jérémie HALAIS

En 1872, l’architecte Édouard Corroyer (1835-1904) est chargé par la direction des Beaux-Arts de la restauration du Mont-Saint-Michel, et notamment de l’abbaye qui sera classée monument historique deux ans plus tard, en 1874. Le monastère, transformé en prison pendant la Révolution française, a en effet connu un terrible incendie en 1834 et nécessite des travaux. Jusqu’en 1888, Corroyer restaure les parties romanes, le cloître et le réfectoire : il renforce le transept de l’abbatiale qui menace alors de s’effondrer et dirige des travaux d’étanchéité sur la terrasse de l’ouest, durant lesquels sont découvertes les tombes de deux grands abbés du XIIe siècle, Robert de Torigini et Martin de Furmendi. Révoqué sous la pression de deux députés, l’architecte conserve l’ensemble des documents qu’il avait rassemblés dans le cadre de sa mission.

De 1888 à 1893, un deuxième architecte, Victor Petitgrand, reconstruit entièrement la croisée du transept de l’église abbatiale et la coiffe d’une tour de style néoroman elle-même surmontée d’une flèche néogothique portant la statue de l’archange saint Michel sculptée par Emmanuel Frémiet. À la mort de Petitgrand, Paul Gout poursuit les travaux dans le chœur de l’église (1898), puis dans la nef (1910). Ses successeurs, Pierre Paquet (1923-1929), Bernard Haubold (1929-1933) et Ernest Herpe (1933-1957), s’attachent quant à eux à la mise en valeur du site et à la restauration des logis abbatiaux. Enfin, c’est à Yves-Marie Froidevaux, qui officie au Mont de 1957 à 1983, qu’il faut attribuer la résurrection de Notre-Dame-sous-Terre, la chapelle située à l’emplacement du sanctuaire primitif.

Le document présenté ici est un plan du monument sur lequel sont figurées, grâce à un code couleur, les différentes campagnes de construction du Mont-Saint-Michel.

On découvre ainsi, en noir, l’église abbatiale ainsi que ses dépendances les plus anciennes. Il s’agit des parties romanes de l’abbaye construites au XIe siècle, période durant laquelle le monastère est sous la protection des ducs de Normandie.

Les bâtiments figurés en bleu datent du XIIIe siècle. En 1204, alors que Philippe Auguste rattache la Normandie au domaine royal, ses alliés bretons incendient le Mont. Cet événement marque le début de la construction de l’ensemble gothique, achevé vers 1228 et appelé la Merveille. Il se compose, sur trois niveaux, d’une partie orientale avec l’aumônerie, la salle des Hôtes et le réfectoire, et d’une partie occidentale avec le cellier et la salle des Chevaliers. Le cloître, jardin clos suspendu à plus de 80 mètres au-dessus de la baie, en est certainement l’élément le plus exceptionnel. C’est également au XIIIe siècle, durant l’abbatiat de Richard Turstin (1236-1264), que sont élevées la porterie et la salle de Belle-Chaise, toutes deux adossées au chœur de l’église abbatiale.

Le XVe siècle, marqué par la guerre de Cent Ans, voit le renforcement des défenses du monastère. Ces constructions militaires concernent notamment les fortifications édifiées à l’entrée, le châtelet (en violet sur le plan) et les remparts protégeant le village (figurés en orange).

Conservé aux Archives départementales de la Manche, le fonds Édouard-Corroyer se compose de nombreux plans, photographies, dessins et rapports produits par l’architecte entre 1873 et 1888. Ces documents sont un témoignage précieux non seulement sur l’architecture du Mont-Saint-Michel avant sa restauration, mais aussi sur son histoire tourmentée.

Selon l’historiographie, Aubert, évêque d’Avranches, fonde une église dédiée à l’archange Michel sur le mont Tombe. La tradition veut que cet édifice ait été consacré par l’évêque le 16 octobre 709 (ou 708). Le lieu devient très vite un important centre de pèlerinage, ce qui entraîne le développement d’une communauté monastique et d’un village autour de celle-ci. Mais son architecture originale, due à la topographie du terrain, le distingue des monastères bénédictins qui, comme lui, présentent une organisation où chaque bâtiment est dévolu à une activité spécifique.

Le Mont-Saint-Michel est aussi une importante place forte médiévale du fait de sa position géographique, au milieu d’une immense baie située sur une frontière, zone de pouvoir convoitée par la Normandie et la Bretagne, puis par les couronnes de France et d’Angleterre. Sanctuaire de l’archange, protecteur de la monarchie française, le site acquiert durant la guerre de Cent Ans une fonction symbolique par la résistance héroïque qu’il oppose aux Anglais. Au cours du conflit, le Mont-Saint-Michel est la seule forteresse normande qui résiste à l’assiégeant anglais.

Transformé en prison au XIXe siècle, le Mont-Saint-Michel est aujourd’hui l’un des plus importants sites touristiques français, accueillant chaque année près de 3 millions de visiteurs.

Consultez l’intégralité du fonds Édouard Corroyer sur le site des archives départementales de la Manche.

· David NICOLAS-MÉRY et François SAINT-JAMES, Le Tour du Mont en 1 300 ans, Rennes, Ouest-France, 2011.

· Jérémie HALAIS, Mont et merveille : 13 siècles d’histoire, 13 histoires du Mont-Saint-Michel, Saint-Lô, Conseil général de la Manche, 2009.

· Henry DECAËNS, Le Mont-Saint-Michel : 13 siècles d’histoire, Rennes, Ouest-France, coll. « Histoire », 2008. 

Jérémie HALAIS, « La restauration du Mont-Saint-Michel », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 21/11/2024. URL : https://histoire-image.org/etudes/restauration-mont-saint-michel

Ajouter un commentaire

HTML restreint

  • Balises HTML autorisées : <a href hreflang> <em> <strong> <cite> <blockquote cite> <code> <ul type> <ol start type> <li> <dl> <dt> <dd> <h2 id> <h3 id> <h4 id> <h5 id> <h6 id>
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées.

Mentions d’information prioritaires RGPD

Vos données sont sont destinées à la RmnGP, qui en est le responsable de traitement. Elles sont recueillies pour traiter votre demande. Les données obligatoires vous sont signalées sur le formulaire par astérisque. L’accès aux données est strictement limité aux collaborateurs de la RmnGP en charge du traitement de votre demande. Conformément au Règlement européen n°2016/679/UE du 27 avril 2016 sur la protection des données personnelles et à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement, de portabilité et de limitation du traitement des donnés vous concernant ainsi que du droit de communiquer des directives sur le sort de vos données après votre mort. Vous avez également la possibilité de vous opposer au traitement des données vous concernant. Vous pouvez, exercer vos droits en contactant notre Délégué à la protection des données (DPO) au moyen de notre formulaire en ligne ( https://www.grandpalais.fr/fr/form/rgpd) ou par e-mail à l’adresse suivante : dpo@rmngp.fr. Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter notre politique de protection des données disponible ici en copiant et en collant ce lien : https://www.grandpalais.fr/fr/politique-de-protection-des-donnees-caractere-personnel

Partager sur

Découvrez nos études

Les plans-reliefs

Les plans-reliefs

La collection des plans-reliefs

Née dans un contexte historique particulier, la collection des plans-reliefs doit son existence à une conception…

Victor Laloux, l'architecte de la gare d'Orsay

Victor Laloux, l'architecte de la gare d'Orsay

Représentant emblématique de l’architecte officiel couvert d’honneurs, Victor Laloux connut une carrière exemplaire. Elève de l’Ecole des Beaux-…

"La Cathédrale" de Rodin

"La Cathédrale" de Rodin

La cathédrale comme quintessence de l’art

C'est dans un contexte chargé de symboles que Rodin crée en 1908 une sculpture intitulée La Cathédrale…

Le Premier crématorium de Paris

Le Premier crématorium de Paris

Une décision longtemps ajournée

La construction de ce bâtiment, rêve de Bosphore sur la rive droite de la Seine, est le point final d’un…

Le pont Neuf et la Samaritaine au XVIII<sup>e</sup> siècle

Le pont Neuf et la Samaritaine au XVIIIe siècle

Le peintre de Paris

Cette vue du Pont Neuf et de la Samaritaine est datée et signée par l’artiste, avec une mention inscrite dans l’ombre du coin…

Napoléon et les arts

Napoléon et les arts

Le pavillon Denon appartient aux aménagements réalisés au Louvre sous le règne de Napoléon III. Conçu par l’architecte Hector Lefuel (1810-1881),…

Napoléon et les arts
Napoléon et les arts
Les galeries du Palais-Royal, ancêtre des passages couverts

Les galeries du Palais-Royal, ancêtre des passages couverts

Une spéculation immobilière

Le Palais-Royal devint la propriété des Orléans, branche cadette du royaume de France, en février 1692, quand Louis…

La Mission héliographique de 1851 : une vocation patrimoniale

La Mission héliographique de 1851 : une vocation patrimoniale

La notion de patrimoine

L’acharnement des sans-culottes révolutionnaires contre les monuments de l’Ancien Régime qui abritaient les emblèmes de…

La Mission héliographique de 1851 : une vocation patrimoniale
La Mission héliographique de 1851 : une vocation patrimoniale
La Mission héliographique de 1851 : une vocation patrimoniale
Panorama des Palais

Panorama des Palais

Une exposition d’envergure

L’exposition de 1878, inaugurée le 1er mai après dix-neuf mois de travaux et de préparation, s’inscrit dans…

L’Opéra de Charles Garnier

L’Opéra de Charles Garnier

La construction du nouvel Opéra de Paris

Décidée en 1858 pour remédier à la vétusté et à l’incommodité de la salle de la rue Le Pelletier, la…

L’Opéra de Charles Garnier
L’Opéra de Charles Garnier