Découvrir la vie de Louis XV au travers d'œuvres et d'images d'archive

Louis XV (1710-1774), dit Le Bien-Aimé, est roi de France à 5 ans en 1715, à la mort de son arrière-grand-père Louis XIV.

Troisième fils de Louis de France, duc de Bourgogne et de Marie-Adélaïde de Savoie, Louis XV n'était pas destiné à régner. L'épidémie de rougeole décime toute sa famille en 1712, seul survivant, il devient donc le Dauphin.

Louis XIV organise sa succession dans son testament : il prévoit un Conseil de régence dirigé par son neveu et gendre, Philippe d'Orléans mais dans lequel son fils illégitime, le duc du Maine, doit jouer un rôle important. 

Philippe d'Orléans, Régent du royaume, fait casser le testament de Louis XIV par le Parlement, lors du Lit de justice du 12 septembre 1715 : il obtient les pleins pouvoirs en contrepartie du rétablissement du droit de remontrance aboli par Louis XIV, c'est à dire le droit du Parlement à contrôler la politique royale. Tout le règne de Louis XV sera marqué par l'opposition forte du Parlement aux réformes du fait de ce droit de remontrance retrouvé.

Louis XV est éduqué par le cardinal de Fleury, son précepteur, il est instruit dans les sciences exactes et associé au gouvernement dès l'âge de 10 ans. Dans le cadre d'un rapprochement entre l'Espagne et la France en 1721, il est fiancé à l'infante d'Espagne, Marie Anne Victoire, la jeune fiancée a 3 ans seulement, lui-même en a 11.

Sacré à Reims en 1722 et proclamé majeur en 1723, Louis XV laisse gouverner le duc d'Orléans,  jusqu'à la mort de ce dernier le 2 décembre 1723. La Régence est terminée.

Louis XV a alors 13 ans, il confie le gouvernement au duc de Bourbon, prince de Condé (il est l'arrière-petit-fils du Grand Condé). Soucieux de la santé fragile du jeune roi et de la nécessité d'une descendance, le duc de Bourbon rompt les fiançailles avec l'infante d'Espagne, et marie Louis XV à Marie Leszczynska en 1725, qui a alors 22 ans et 7 ans de plus que le roi. Ce mariage, peu prestigieux pour le roi de France, est décrié : il assure cependant la descendance de la dynastie, le couple royal donnera naissance à 10 enfants.

En 1726, Louis XV renvoie le duc de Bourbon et laisse la direction du gouvernement au cardinal de Fleury, son précepteur. Premier ministre sans le titre, Fleury dirige le royaume jusqu'à sa mort en 1743. C'est une période de prospérité, d'essor économique et de stabilité financière pour la France. Il se heurte, cependant, régulièrement au Parlement, notamment sur les questions religieuses (jansénisme).

La France soutient le beau-père du roi Stanislas I^er au trône polonais lors de la guerre de Succession de Pologne (1733-1738), par le traité de Vienne de 1738, Stanislas I^er renonce à la Pologne en échange de la souveraineté du duché de Lorraine et du comté du Bar qui reviennent à la France à sa mort.

En 1740, la France et ses alliés contestent le droit de Marie-Thérèse à succéder à son père l'empereur Charles VI, s'ouvre alors la guerre de Succession d'Autriche : le maréchal de Saxe, en présence de Louis XV est vainqueur à Fontenoy en mai 1745, les Français envahissent les Pays-Bas espagnols et les Provinces-Unies. Cependant lors de la paix d'Aix-la-Chapelle, le 18 octobre 1748, Louis XV abandonne ses conquêtes sans contrepartie à la stupéfaction des Français, il déclare avoir conclu la paix « en roi et non en marchand ». La Prusse est la grande bénéficiaire de cette guerre qui agrandit son royaume aux dépens de l’Autriche

Quand le cardinal de Fleury meurt en 1743, Louis XV, qui jusqu'alors n'a pas vraiment souhaité exercé son métier de roi, veut gouverner seul. Cependant, Louis XV a un son caractère instable et indécis, il se laisse gouverner par ses deux vraies passions, la chasse et les femmes. La politique menée pendant cette période est marquée par les contradictions, des indécisions et des reculs. Louis XV n'est pas capable d'arbitrer entre les différents clans et leurs querelles. 

En politique étrangère, il prend des décisions en comité restreint (le « Secret du roi ») et agit à l'insu de ses principaux ministres, ce qui provoque un certain désordre.

En politique intérieure, il laisse les clans s'opposer : le parti dévot et le parti philosophique, soutenu par Madame de Pompadour.

Face à l'incapacité royale, les dépenses inconsidérées de la cour et des favorites, un mécontentement voit le jour, des libelles féroces sont écrits et Damiens tente de tuer le roi en 1757.

Le roi, sur les conseils de Madame de Pompadour, renvoie tous les ministres et appelle au gouvernement le duc de Choiseul en 1757. Proche des physiocrates, le duc de Choiseul tente des réformes en promouvant le libéralisme économique (notamment la libre circulation des grains en 1763).

Le Parlement continue de s'oppose au roi et le duc de Choiseul soutient la révolte parlementaire, affaiblissant le pouvoir royal. Le Parlement oblige Louis XV au bannissement des Jésuites en 1764. Il refuse les réformes fiscales visant à instaurer un impôt sur tous ; l'acmé de ce combat étant la fronde du Parlement de Bretagne menée par son procureur général, Louis René de Caradeuc de La Chalotais. Le 3 mars 1766, Louis XV tient un Lit de justice, dit de la Flagellation, où il impose sa volonté et le retour à la monarchie absolue. Le Parlement refusant de s'incliner, le roi exile les parlementaires.

La guerre de Sept ans (1756-1763), conflit mondial, trouve sa cause dans la rivalité économique coloniale de la France et de l'Angleterre et de la volonté de l'Autriche de reprendre à la Prusse les territoires conquis lors de la guerre de Succession d'Autriche. C'est un désastre pour la France qui est ressort humiliée : elle perd, au profit de l'Angleterre le Canada et l'Inde, mais conserve ses colonies sucrières des Antilles. 

Choiseul tente de relever la France et renouvelle la flotte ; en 1768, la Corse est achetée à Gênes et réunit à la France.

Louis XV renvoie et exile le duc de Choiseul en 1770, pour avoir soutenu le Parlement. Il confie alors le gouvernement à un triumvirat formé par le duc d'Aiguillon (affaires étrangères), l'abbé Terray (finances) et le chancelier Maupeou (justice). L'autorité du roi est rétablie, la vénalité des charges est abolie en 1771, les membres du parlement sont nommés par le roi et enregistrent ses édits. La réforme fiscale peut avoir lieu : l'impôt du vingtième est appliqué à tous et réduit le déficit du royaume.  

Le règne de Louis XV est celui des Lumières, une révolution des mentalités. Montesquieu publie L'Esprit des Lois en 1748, L'Encyclopédie voit le jour en 1751, Jean-Jacques Rousseau écrit le Contrat social en 1762 et Voltaire s'enflamme pour l'Affaire Calas en 1763 et publie son Traité sur l'intolérance. 

Sous Louis XV, la France est en plein essor économique avec le développement des infrastructures (réseaux routiers, canaux de navigation, ports), création des Ponts et chaussée en 1747. De grandes compagnies industrielles voient le jour ou se développent comme les mines d'Anzin, la fonderie du Creusot et la compagnie de Saint-Gobain (fondée sous Louis XIV) accroit son activité. Commence également la Traite des Noirs qui fera la fortune des ports français comme Nantes ou Bordeaux.

Louis XV s'intéresse à la science, il encourage la classification établie par Linné pour la botanique et crée un « jardin des savants » au Petit Trianon qui a conservé, de1761 à 1774, la collection botanique la plus complète et la plus riche de France. Il observe les premières expériences réalisées sur l'électricité.

Enfin, ses amours sont célèbres et nombreuses. Cependant, contrairement à celles Louis XIV, ses favorites influenceront la vie politique, notamment Madame de Pompadour, puis Madame du Barry.

Le roi meurt en 1774 au château de Versailles de la petite vérole, dans l'indifférence générale, bien qu'il fut très aimé au début de son règne.