Séance d'ouverture des États généraux
Auteur : MOREAU Jean-Michel
Lieu de conservation : musée national du château de Versailles (Versailles)
site web
Date de création : 1789
Date représentée : 5 mai 1789
H. : 29,6 cm
L. : 41,2 cm
Plume et lavis d'encre ou bistre sur papier brun.
Domaine : Dessins
© RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Daniel Arnaudet
INV.DESS 689 - 83-000592-02
Les États généraux
Date de publication : Mars 2016
Auteur : Robert FOHR et Pascal TORRÈS
La cérémonie d’ouverture des états généraux eut lieu le 5 mai 1789 dans une vaste salle aménagée dans l’hôtel des Menus-Plaisirs, avenue de Paris à Versailles. Plue de mille cent représentaient les trois ordres : clergé, noblesse et tiers état. La mise en place des députés marquait la volonté de ne pas changer l’ordre ancien.
Le roi prit d’abord la parole pour mettre en garde contre tout esprit d’innovation, puis Necker tint un long discours de trois heures, lu par son assistant, sur l’état des finances. Le roi leva la séance aussitôt après. La question du vote par ordre ou par tête, fondamentale pour la tenue de cette assemblée (la noblesse et le clergé étant majoritaires), ne fut pas tranchée (1).
Dessinateur et graveur, chroniqueur pittoresque des fastes et des mœurs de la fin de l’Ancien Régime, Moreau le Jeune représente ici, dans un document saisissant de vérité, la pompe royale parvenue au comble du raffinement. L’immensité de la salle, la complexité des décorations, la richesse du dais sous lequel trône Louis XVI, tout concourt à faire sentir la grandeur de la monarchie.
La masse des députés du tiers répond à la masse des spectateurs parmi lesquels est présente la presque totalité de la cour.
Il faut être sensible dans cette composition de Moreau le Jeune à l’esprit d’un artiste que Louis XVI, en 1790, nommera dessinateur des Menus-Plaisirs : on y sent planer la même douceur et la même admiration de la vie de cour que dans Illumination du parc de Versailles à l’occasion du mariage du Dauphin, dans Assemblée des notables présidée par Louis XVI en 1787 ou encore dans Fête donnée à Louveciennes le 2 septembre 1771.
Bien que Moreau, ami de David, fût acquis aux idées des Lumières, on est loin ici du pressentiment politique d’un comte d’Osmond, père de la fameuse comtesse de Boigne, qui fut l’un des rares gentilhommes de la cour à ne pas assister à la cérémonie d’ouverture des états généraux. « C’est que je n’aime pas les enterrements, Madame, et pas plus celui de la monarchie que les autres », expliqua-t-il à Madame Adélaïde, fille de Louis XV, qui, vantant « le beau coup d’œil de la salle », s’étonnait de son absence.
Claire CONSTANS, Musée national du château de Versailles. Les peintures, 2 vol., Paris, RMN, 1995.
William DOYLE, Des origines de la Révolution française, Paris, Calmann-Lévy, 1988.
Ran HALEVI, « États généraux », in François FURET et Mona OZOUF, Dictionnaire critique de la Révolution française, Paris, Flammarion, 1988, rééd. coll. « Champs », 1992.
Hubert METHIVIER, La Fin de l’Ancien Régime, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? » no 1411, 1996.
COLLECTIF, La Révolution française et l’Europe (1789-1799), catalogue de l’exposition, Paris, RMN, 1989.
1- Vote par ordre et vote par tête : les députés élus sont regroupés en trois ordres : la noblesse, le clergé et le tiers état. Le tiers état réclame le vote par tête, c'est à dire par député ce qui lui assure l'égalité face au clergé et à la noblesse. Le vote par ordre le mettrait en minorité par rapport aux ordres privilégiés que sont la noblesse et le clergé.
Robert FOHR et Pascal TORRÈS, « Les États généraux », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 21/11/2024. URL : https://histoire-image.org/etudes/etats-generaux
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lieu de la séance
le site du château de Versailles décrit le lieu de la manière suivante : "Une salle provisoire à colonnes a été érigée derrière les Menus-Plaisirs de l’avenue de Paris. Contrairement à la gravure célèbre, la salle est minuscule." Le commentaire proposé ici évoque lui "une vaste salle". Est il possible d'avoir des données chiffrées pour faire la part des choses? Merci
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