![Passage de la Guadarana [sic] par l'armée française en Espagne.](/sites/default/files/styles/330x215_zoom/public/2021-11/gal63_gelee_001f.jpg?itok=aSUteuiC)
Passage de la Guadarana [sic] par l'armée française en Espagne.

Louis XVIII recevant le duc d'Angoulême à son retour de la campagne d'Espagne.
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Passage de la Guadarana [sic] par l'armée française en Espagne.
Auteur : TAUNAY Nicolas Antoine
Lieu de conservation : musée de l’Armée (Paris)
site web
Date représentée : 1823
H. : 49,5
L. : 35,5
Lithographie.
© Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN - Grand Palais / Emile Cambier
07-537144 / 2007.1.56
L'expédition d'Espagne
Date de publication : Août 2009
Auteur : Alain GALOIN
Dans une Europe troublée par une agitation libérale clandestine mais sous-jacente, les libéraux menés par Rafael del Riego remportèrent les élections législatives aux Cortes en 1822. Ferdinand VII rejoignit alors la Sainte-Alliance formée par la Russie, la Prusse et l’Autriche, et sollicita l’aide des monarques européens pour restaurer l’absolutisme en Espagne. Depuis les Cent-Jours et le congrès de Vienne, la France faisait figure de vaincue, et la monarchie restaurée aspirait à retrouver son crédit auprès des nations européennes. Le 22 janvier 1823, un traité signé lors du congrès de Vérone lui permit d’intervenir militairement en Espagne. Sur le plan tant diplomatique que militaire, les Bourbons sortaient enfin de leur isolement. Le 28 janvier, Louis XVIII put donc annoncer que « cent mille Français étaient prêts à marcher en invoquant le nom de Saint Louis pour conserver le trône d’Espagne à un petit-fils d’Henri IV. » Chateaubriand, ministre des Affaires étrangères depuis le 17 mai 1822, et les royalistes ultras exultaient : l’armée royale allait pouvoir prouver sa valeur et son dévouement face aux libéraux espagnols pour la gloire de la monarchie des Bourbons.
Lauréat du Prix de Rome en 1816, Antoine Jean-Baptiste Thomas (1791-1834) a représenté, quant à lui, l’épilogue heureux de la campagne d’Espagne : dans son cabinet des Tuileries, Louis XVIII reçoit le duc d’Angoulême, commandant en chef victorieux de l’armée des Pyrénées. Assis dans un fauteuil, le roi podagre serre la main de son neveu avec une reconnaissance quelque peu grandiloquente. Derrière le duc, Madame Royale – Marie-Thérèse Charlotte, fille de Louis XVI, sa cousine germaine qu’il a épousée en exil en 1799 – s’accroche à son mari et lève sur lui un regard admiratif. Debout derrière le roi, Monsieur, comte d’Artois, son frère, tient dans ses bras le petit duc de Bordeaux, le fils du duc de Berry assassiné en 1820, tandis que la mère de l’enfant se tient à gauche du souverain. Empreinte d’une atmosphère toute filiale, la scène met en évidence la continuité de la dynastie des Bourbons.
Dès le 23 mai, les Français entrèrent dans Madrid. Les Cortes, dont Ferdinand VII était le prisonnier, se réfugièrent dans Cadix, devenue provisoirement la capitale de l’Espagne. Le 30 septembre, les libéraux furent contraints de capituler. Le 23 novembre 1823, le duc d’Angoulême revenait en France, laissant derrière lui une armée d’occupation de 45 000 hommes. L’humiliation des défaites napoléoniennes en Espagne était effacée, et Chateaubriand, ministre des Affaires étrangères du gouvernement Villèle du 28 décembre 1822 au 6 juin 1824, pouvait écrire triomphalement dans ses Mémoires d’outre-tombe : « Enjamber d’un pas les Espagnes, réussir là où Bonaparte avait échoué, triompher sur ce même sol où les armes de l’homme fantastique avaient eu des revers, faire en sept mois ce qu’il n’avait pu faire en sept ans, c’était un véritable prodige ! » La victoire de l’armée française en Espagne était surtout un succès personnel pour Louis XVIII, dont elle renforçait la légitimité.
Bartholomé BENNASSAR, Histoire des Espagnols, Paris, Laffont, coll. « Bouquin », 1992.
Guillaume BERTIER de SAUVIGNY, La Restauration, Paris, Flammarion, 1955.
Georges BORDONOVE, Louis XVIII : le Désiré, Paris, Pygmalion, 1989.
Francis DEMIER, La France du XIXe siècle, Paris, Le Seuil, coll. « Points Histoire », 2000.
Évelyne LEVER, Louis XVIII, Paris, Fayard, 1988.
Jean VIDALENC, La Restauration 1814-1830, Paris, P.U.F., coll. « Que sais-je ? », 1983.
Emmanuel de WARESQUIEL et Benoît YVERT, Histoire de la Restauration.
Naissance de la France moderne, Paris, Perrin, 1996.
Alain GALOIN, « L'expédition d'Espagne », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 07/06/2023. URL : histoire-image.org/etudes/expedition-espagne
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