Aller au contenu principal
L'Escalier de l'Opéra

L'Escalier de l'Opéra

Napoléon III et l'Impératrice visitent les travaux de l'Opéra

Napoléon III et l'Impératrice visitent les travaux de l'Opéra

L'Escalier de l'Opéra

L'Escalier de l'Opéra

Auteur : NAVLET Victor

Lieu de conservation : musée d’Orsay (Paris)
site web

Date de création : Vers 1880

Date représentée :

H. : 131 cm

L. : 196 cm

Huile sur toile

Domaine : Peintures

© RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Martine Beck-Coppola

Lien vers l'image

RF 1986 86 - 11-565397

L’Opéra de Charles Garnier

Date de publication : Septembre 2014

Auteur : Nicolas COURTIN

La construction du nouvel Opéra de Paris

Décidée en 1858 pour remédier à la vétusté et à l’incommodité de la salle de la rue Le Pelletier, la construction du nouvel Opéra de Paris fut le cœur d’une magistrale démonstration de l’urbanisme selon le Second Empire. Sous l’égide du baron Haussmann (préfet de la Seine de 1853 à 1870), l’édifice fut construit pour répondre aux luxueux plaisirs réclamés par le Tout-Paris et la cour impériale.

En même temps, il devait être l’un des « phares » dont le baron parsema la capitale pour rythmer les nouvelles voies de circulation. Le quartier alentour fut alors totalement remodelé, faisant disparaître plusieurs hôtels particuliers du XVIIIe siècle.

Les acteurs d’un chantier luxueux

La visite de Napoléon III et d’Eugénie sur le chantier témoigne de l’importance qu’avait aux yeux de l’empereur le nouvel Opéra, qui fut, après le Grand Louvre, le monument majeur de son règne et le plus coûteux.

Charles Garnier (1825-1898) n’avait encore rien construit lorsqu’en 1860, il fut lauréat du concours de l’Opéra, devant l’architecte de la Ville de Paris (Rohault de Fleury) et Eugène Viollet-le-Duc, que soutenait l’impératrice. Désillusionné par ses études et ses voyages, il mit toute son ardeur de jeune artiste romantique ainsi que ses talents académiques au service de ce projet auquel il se consacra totalement.

Dans le programme architectural très riche inventé par Garnier, le grand escalier tient une place considérable. Reprenant le modèle de celui du théâtre de Bordeaux, il développe à Paris une cage monumentale et inattendue. Son originalité réside dans sa double fonction d’espace de circulation et de lieu de déambulation. Les trois volées permettent d’accéder au parterre mais surtout aux espaces de réception (salons et grand foyer). Tout autour des marches, rythmées par de grandes arcades, les galeries s’ouvrent largement sur le vide central de l’escalier, offrant des balcons faits pour suivre l’évolution des spectateurs sur les marches.

Le décor, très minéral, fait appel à une grande variété de pierres dures, toutes issues de carrières françaises, véritable musée minéralogique de l’Empire français. Cette polychromie est rehaussée par l’abondant éclairage électrique dispensé par des candélabres en fonte, qui rappellent ceux de l’extérieur. Très vite électrifié, l’Opéra alliait œuvres d’art traditionnelles et confort de la modernité.

Une œuvre originale pour une société élitiste

Pour mener à bien l’œuvre qu’il conduisait, Charles Garnier fit appel aux plus grands peintres et sculpteurs officiels de l’époque, ainsi qu’aux meilleurs ouvriers de France. Avec le même talent et le même enthousiasme qu’il mit à la compilation des références et des matériaux, il eut sur eux un regard précis et critique.

L’hésitation de l’impératrice rappelle la déroute du public devant tant de luxe déployé à l’extérieur comme à l’intérieur de l’édifice. Jamais un bâtiment de spectacle n’avait pris cette importance dans la ville, la tradition voulant que l’architecture s’effaçât devant l’art lyrique. Les audaces du style de certaines parties choquèrent même ; Garnier mit toute son ardeur à défendre le groupe de La Danse, de son ami Carpeaux, jugé indécent.

Par ailleurs, le temps et le manque d’argent ne permirent pas l’aménagement de la machinerie moderne qui avait été initialement prévue, et l’équipement technique de l’Opéra ne présenta aucune révolution. Si la scène était l’une des plus larges, elle n’avait pas une profondeur excessive, et la salle était plus petite que bon nombre de théâtres européens. Au foisonnement de la création lyrique et chorégraphique contemporaine, la salle de Paris ne proposait qu’un accueil traditionnel.

La médiocrité des premières productions permit à une société aisée éprise de divertissements et de représentations d’accorder au bâtiment un succès immédiat. Elle sacrait alors la réussite d’un architecte, mais aussi d’un ensemble architectural et urbain qui ne put se développer que dans le cadre précis et subtil fixé par l’empereur et Haussmann.

Charles NUITTER, Le Nouvel Opéra [Garnier] 1875, Paris, C. Tchou pour la Bibliothèque des introuvables, coll. « Opéra et Art lyrique », 1999.

François LOYER (dir.), Autour de l’Opéra : naissance de la ville moderne, Paris, Délégation à l’action de la Ville de Paris, coll. « Paris et son patrimoine », 1995.

Gérard FONTAINE, L’Opéra de Charles Garnier. Architecture et décor extérieur, Paris, Éditions du Patrimoine, 2000.

Nicolas COURTIN, « L’Opéra de Charles Garnier », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 16/04/2024. URL : histoire-image.org/etudes/opera-charles-garnier

Ajouter un commentaire

HTML restreint

  • Balises HTML autorisées : <a href hreflang> <em> <strong> <cite> <blockquote cite> <code> <ul type> <ol start type> <li> <dl> <dt> <dd> <h2 id> <h3 id> <h4 id> <h5 id> <h6 id>
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées.

Mentions d’information prioritaires RGPD

Vos données sont sont destinées à la RmnGP, qui en est le responsable de traitement. Elles sont recueillies pour traiter votre demande. Les données obligatoires vous sont signalées sur le formulaire par astérisque. L’accès aux données est strictement limité aux collaborateurs de la RmnGP en charge du traitement de votre demande. Conformément au Règlement européen n°2016/679/UE du 27 avril 2016 sur la protection des données personnelles et à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement, de portabilité et de limitation du traitement des donnés vous concernant ainsi que du droit de communiquer des directives sur le sort de vos données après votre mort. Vous avez également la possibilité de vous opposer au traitement des données vous concernant. Vous pouvez, exercer vos droits en contactant notre Délégué à la protection des données (DPO) au moyen de notre formulaire en ligne ( https://www.grandpalais.fr/fr/form/rgpd) ou par e-mail à l’adresse suivante : dpo@rmngp.fr. Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter notre politique de protection des données disponible ici en copiant et en collant ce lien : https://www.grandpalais.fr/fr/politique-de-protection-des-donnees-caractere-personnel

Partager sur

Découvrez nos études

Les Demeures royales

Les Demeures royales

Versailles à la charnière de deux règnes

Cette série de tableaux de Pierre-Denis Martin (1663-1742) s’insère à une période charnière de l’…

Les Demeures royales
Les Demeures royales
Les Demeures royales
Un théâtre du Boulevard à la Belle Epoque

Un théâtre du Boulevard à la Belle Epoque

Le théâtre au cœur de la vie parisienne

Depuis la monarchie de Juillet, les « grands boulevards » sont le centre de la vie parisienne. Cet…

L'Exposition de 1900 à travers des cartes publicitaires

L'Exposition de 1900 à travers des cartes publicitaires

L'Exposition de 1900 est la cinquième Exposition universelle organisée à Paris. Inaugurée sous la présidence d'Emile Loubet, elle a permis à la…

L'Exposition de 1900 à travers des cartes publicitaires
L'Exposition de 1900 à travers des cartes publicitaires
L'Exposition de 1900 à travers des cartes publicitaires
La maison pompéienne de Joseph Napoléon par Gustave Boulanger

La maison pompéienne de Joseph Napoléon par Gustave Boulanger

Si les fouilles de Pompéi, découverte en 1748, ont étonné et parfois déçu les amateurs et les artistes, tels que Joseph Marie Vien, celles qui…

Le Dôme central à l'exposition universelle de 1889

Le Dôme central à l'exposition universelle de 1889

L’Exposition universelle internationale de 1889 à Paris

La quatrième Exposition universelle organisée en France célébra le centenaire de la…

Le Mobilier urbain, un symbole de Paris

Le Mobilier urbain, un symbole de Paris

Des colonnes dans la rue

La multiplication des lieux de divertissement tels que les théâtres ou les cirques sur les boulevards au cours du XIX…

Le palais de la Porte-Dorée, témoignage de l’histoire coloniale

Le palais de la Porte-Dorée, témoignage de l’histoire coloniale

Un palais permanent hérité de l’Exposition coloniale de 1931

Le palais de la Porte Dorée représente de seul vestige monumental de l’Exposition…

Visions de la Tour Eiffel

Visions de la Tour Eiffel

La tour Eiffel, symbole de Paris et de la France, paraît intemporelle. Mais l’unanimité que suscitent aujourd’hui ses 321 mètres donnent lieu ne…

Visions de la Tour Eiffel
Visions de la Tour Eiffel
Visions de la Tour Eiffel
Visions de la Tour Eiffel
Le port militaire d’Etretat

Le port militaire d’Etretat

Protection de l’estuaire de la Seine

Les projets d’aménagement sont nombreux pour des ports le long non des côtes ou le long de sur la Seine. Le…

Les pavillons éphémères de l'Exposition coloniale

Les pavillons éphémères de l'Exposition coloniale

Une visite à l’Exposition coloniale de 1931

Les divers documents réunis permettent de découvrir trois pavillons d’aspect monumental élevés à l’…

Les pavillons éphémères de l'Exposition coloniale
Les pavillons éphémères de l'Exposition coloniale
Les pavillons éphémères de l'Exposition coloniale